by HERITAGES_OFF
C’est le roi François Ier qui est à l’initiative de l’école de Fontainebleau. C’est dans son château qu’il va faire appel à différents artistes, notamment italiens, afin de créer un nouveau courant artistique qui lui est propre. Ce nom d’ « école de Fontainebleau » est attribué pour la première fois par l’historien Adam Bartsch en 1818 afin de désigner des estampes réalisées vers 1540 par Primaticcio et Rosso.
L’origine de l’école de Fontainebleau
François Ier s’intéresse au Château de Fontainebleau et décide en 1528 de restaurer ce qui n’était qu’un manoir. Pour cela il fait appel à des artistes italiens qui vont rassembler au château une grande collection d’œuvres d’art contenant notamment des oeuvres de Léonard de Vinci ou encore Raphaël et lance l’école de Fontainebleau. Cette dernière se scinde en deux écoles, la première entre 1526 et 1570 et la seconde entre 1594 et 1617.
Château de Fontainebleau
Un art nouveau sous l’influence italienne
La première école va faire apparaître deux figures majeures : Rosso et Primaticcio par leurs innovations. Rosso va apporter l’harmonie, la sensualité des corps et Primaticcio l’expression de la violence, l’idée du corps de la femme allongée dans une recherche d’esthétisme. Pour cela, ils vont utiliser l’ornement, des figures en stuc de fresques ou bien des boiseries. Ils créent ainsi des jeux d’ombres et de lumières, du relief à ces œuvres qu’ils entourent ensuite de représentations mythologiques, utilisant des allégories et reprenant les codes de l’antiquité. On retrouve notamment les fameux putti, petits anges. Tous ces éléments se retrouvent dans la grande grande galerie de François Ier au château de Fontainebleau. Cette dernière est aménagée avec un objectif de glorification du roi. Elle va susciter l’admiration de tous et est même comparée à certains chefs d’oeuvre de l’art italien. Pourtant, cette architecture et cet art s’éloignent grandement des modèles de l’époque, plus proches des décorations de tapisserie et des sujets religieux, bien loin de la nudité antique.
Galerie de François Ier, château de Fontainebleau
L’école de Fontainebleau va également marquer le début du maniérisme, par des figures d’apparence allongées, ou bien en torsion serpentine (le corps dans une position non-naturel, sous l’apparence d’un S). Ce maniérisme se retrouvent notamment dans les représentations féminines, à l’image de celles des maîtres Raphaël et Michel-ange. On retrouve dans cette sculpture, l’idéal du corps féminin allongé. Cette sculpture représente la déesse chasseresse Diane, ici représentée sous les traits de Diane de Poitiers.
Diane d’Anet, ou Fontaine de Diane, Musée du Louvre
L’internationalisation et l’évolution de l’école de Fontainebleau
L’école de Fontainebleau a également développé un atelier de gravure entre 1542 et 1548. S’il ne reste aujourd’hui que peu d’informations sur cet atelier, on sait que les premières estampes de Fontainebleau y ont été réalisées à l’encre brune. Cet atelier de gravure avait en effet pour rôle de diffuser la nouvelle école et son style dans toute la France mais également en Italie. Ce développement était nécessaire pour faire rayonner le mécénat de François Ier. Par ces gravures, les innovations artistiques sont partagées ainsi que les nouveaux chefs d’oeuvres qui peuvent à leur tour servir de modèle. La diffusion du savoir-faire artistique devient un véritable moyen de communication à travers l’Europe.
Si la place accordée aux artistes italiens est importante et s’élargit petit à petit, notamment grâce aux échanges avec l’Italie, les artistes se diversifient comme en témoigne la seconde école de Fontainebleau. En effet, on met alors en avant des artistes français comme Antoine Caron ou bien des artistes flamands comme Ambroise Dubois. La difficulté était alors de garder une unité de style malgré les techniques de chacun. Vers la fin de ce mouvement artistique, le maniérisme cède la place au romantisme, puis l’école de Fontainebleau sera remplacée par des écoles naturalistes hollandaises et flamandes. Bien que connaissant un important déclin, l’école de Fontainebleau n’en reste pas moins celle qui aura influencée la Renaissance française par ses réflexions sur le maniérisme et ses techniques artistiques.
En résumé
Pour aller plus loin :
Par Faustine Landier pour Héritages