by HERITAGES_OFF
LE DÉBUT DE LA GUERRE : LA BATAILLE DE CRÉCY
La bataille de Crécy débute en 1346. Elle oppose 20 000 soldats anglais contre 40 000 soldats français. On pourrait croire, en voyant ces chiffres, à une victoire certaine des français. C’était sans compter sur la force des archers anglais. En effet, les Anglais, en infériorité numérique, tiennent une position défensive et n’hésitent pas à utiliser leurs archers. Ces soldats tirent 10 flèches par minute contre 4 côté français. Les arbalétriers français ne faisant pas le poids décident de se replier. Dès le constat de cet acte, le roi Philippe VI demande l’exécution des arbalétriers génois qui avaient été employés par les Français pour cette bataille : il les considère comme des traîtres.
Sur le champ de bataille, un désordre indescriptible règne. Deux visions de la noblesse s’affrontent. D’un côté, la noblesse française, élevée dans les chansons de geste et les romans chevaleresques, qui mettent en avant la bravoure du combattant, du chevalier. De l’autre, l’armée anglaise, composée de simples soldats du rang dont la plupart sont des paysans. Ils ont une discipline de fer et une confiance sans faille en leur chef. Le 26 août 1346, la victoire revient aux Anglais.
LA FRANCE PERD SON ROI : LA BATAILLE DE POITIERS
En 1355, presque dix ans après Crécy, Edouard de Woodstock – fils aîné d’Edouard III – aussi appelé le Prince Noir, veut conquérir le royaume de France. Jean II le Bon, roi des Français depuis septembre 1355, lance son armée contre les Anglais. Les troupes finissent par s’affronter près de Poitiers en 1356. Cette fois encore, les soldats français sont plus nombreux que leurs ennemis : 15 000 hommes face à 7 000, pourtant ils refont les mêmes erreurs qu’à Crécy et ne parviennent pas à s’entendre sur la stratégie militaire à adopter.
Résultat des courses : le Roi, son fils, 14 comtes, 21 barons et 1400 chevaliers se font capturer par les Anglais. A Londres, Édouard III fixe la rançon de Jean le Bon à quatorze millions d’écus d’or, mais le royaume est ruiné. Quatre ans plus tard, après quelques négociations, le roi de France est libéré contre une rançon de quatre millions d’écus d’or et la moitié du royaume de France.
AZINCOURT, UNE BATAILLE COUP DE GRÂCE POUR LE ROYAUME DE FRANCE
La bataille d’Azincourt a lieu en 1415, au cœur de la Guerre de Cent Ans. Les Anglais sont toujours aussi stratèges : à Azincourt, les archers anglais sont protégés derrières des pieux taillés en pointe. La bataille débute, ils s’agenouillent, se relèvent et crient : « Pour Dieu, pour Saint Georges, pour Henri et pour l’Angleterre ! » Après cela, ils décochent une volée de flèches en direction des Français. La cavalerie française s’élance suivie de l’infanterie lourde à pied. Trop nombreux, les combattants français se gênent et ne peuvent manier leurs armes. En plus de cela, la boue les empêche de bien progresser.
C’est encore une immense défaite pour les Français, William Shakespeare ira jusqu’à en écrire quelques vers dans l’une de ses célèbres pièces : Henri V, en 1599. La bataille d’Azincourt est marquée par la mort de 7000 nobles français, et par la disparition de familles entières, en particulier celles du nord de la France : le seigneur d’Azincourt meurt par exemple avec 3 de ses 4 fils. À la fin de la bataille, Henri V alors roi d’Angleterre, exécute une bonne partie des prisonniers issue de la noblesse française. Rouen et la Normandie tombent aux mains des Anglais. Le roi d’Angleterre profite de ce chaos et de la déchirante guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons (1407-1435) pour sceller une alliance avec ces derniers.
En 1420, cinq ans après Azincourt, est signé le traité de Troyes. C’est un coup de maitre de la part des Anglais puisque Henri V est proclamé roi de France par son mariage avec la fille de Charles VI, Catherine de France. Azincourt reste une bataille fondatrice et mythique pour l’Angleterre, elle est d’ailleurs toujours enseignée dans les écoles militaires anglaises.
Pour aller plus loin :
Vidéo : https://youtu.be/sgLGe1l-V4
Article : https://www.geo.fr/histoire/3-choses-a-savoir-sur-la-guerre-de-cent-ans-195515
Livre : « Les batailles de la guerre de Cent Ans et de la guerre des Deux-Roses » Jean-Luc Abadjieff
Par Faustine Claret