Héritages

La guerre de Cent Ans peut être définie comme une succession d’affrontements, ayant eu lieu de 1337 à 1453, entre le royaume de France des Valois et le royaume d’Angleterre des Plantagenêt d’abord, puis des Lancastre. L’expression Guerre de Cent Ans fut créée au XIXe. En réalité, tous ces affrontements regroupés représentent environ vingt années de guerre.

Une légitimité au trône revendiquée par les Français et les Anglais

La guerre de Cent Ans débute, comme toute bonne guerre, par une lutte pour accéder au trône. En 1328 meurt le roi de France, Charles IV et avec lui la lignée des rois capétiens. N’ayant pas d’héritiers mâles, c’est son cousin, Philippe de Valois qui devient roi de France sous le nom de Philippe VI et débute la lignée de rois valois. Petit problème, de l’autre côté de la Manche, Edouard III alors roi d’Angleterre est également prétendant au trône. Petit-fils de Philippe le Bel et neveu de Charles IV par sa mère, Isabelle de France, il se sent injustement évincé.

Edouard III et Philippe VI se rencontrent à Amiens en 1329. Cette rencontre n’aboutit pas, mais le roi d’Angleterre prête finalement hommage au roi de France deux ans plus tard, en lui donnant ses fiefs français. Il renonce cependant à lui donner la Guyenne (Aquitaine), ce que Philippe VI n’accepte pas. 

Succession de victoires anglaises

Les combats éclatent alors dans le nord de la France. Le 24 juin 1340, les Anglais remportent la bataille navale de l’Écluse en mer du Nord. Le 26 août 1346, les Français perdent la bataille de Crécy, permettant aux Anglais d’opérer librement dans le nord du royaume. En 1347, Calais tombe aux mains des Anglais. Philippe VI signe finalement une trêve avec ses adversaires en septembre 1347. 

Mais en 1355, le Prince Noir, Edouard de Woodstock (fils aîné d’Edouard III) déclare la guerre au nouveau roi de France, Jean II le Bon, fils de Philippe VI. Par leur défaite à Poitiers le 19 septembre 1356, les Français sont affaiblis. Leur roi est fait prisonnier, c’est son fils le dauphin Charles, futur Charles V, qui prend le pouvoir. Jean II, pour retrouver sa liberté, signe un traité avec Edouard III lui donnant la moitié du royaume de France. Le dauphin n’accepte pas cette décision et la guerre reprend. 

Une nouvelle trêve est instaurée par le traité de Brétigny, signé en 1360, par Charles V et Edouard III, mais ne sera que de courte durée puisque neuf ans plus tard, Charles V confisque les territoires qui avaient été octroyés aux Anglais. 

Jeanne d’Arc et Charles VII

En 1392, le roi de France, Charles VI, alors âgé de 24 ans devient fou. Sa femme, la reine Isabeau de Bavière devient régente. Le nouveau roi d’Angleterre, Henri V de Lancastre, profite de cette instabilité pour débarquer en Normandie en 1415 et gagne la bataille d’Azincourt le 25 octobre. Isabeau de Bavière s’allie aux Anglais, mais son fils Charles, futur Charles VII, refuse. Il prend alors le titre de régent contre sa mère. A la mort de son père, Charles VII n’est reconnu roi que par une petite partie du royaume et l’acquisition de sa légitimité sera en partie due à Jeanne d’Arc. Le 17 juillet 1429, Charles VII est sacré à Reims.

En 1444, les Anglais signent une trêve à Tours, mais la guerre reprend en 1449. Les fiefs continentaux du roi d’Angleterre tombent petit à petit entre les mains du roi de France (Normandie, Dordogne, Bordeaux, Bayonne…) En 1453, la Guyenne est reconquise. Seul Calais, pour un siècle encore, reste entre les mains des Anglais. Aucun traité de paix n’est signé mais la guerre de Cent Ans est terminée.

Ce long conflit a permis la naissance d’un sentiment national et fut la première étape de l’édification de la France telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Anne-Charlotte PHAN

SOURCES :

Jean Sévilla, Une histoire inédite de la France en 100 cartes, Perrin, 2020

https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/guerre_de_Cent_Ans/112327

POUR ALLER PLUS LOIN :

Reportage des racines et des ailes : https://www.youtube.com/watch?v=sgLGe1l-V4I