Héritages

Un dinosaure adjugé plus de 6 millions d’euros

Jeudi 21 octobre, à l’Hôtel Drouot à Paris, le squelette d’un tricératops géant appelé Big John vieux de 66 millions d’années, a été adjugé plus de 6.6 millions d’euros, soit 4 fois le prix de son estimation haute. Il était en effet estimé entre 1.2 et 1.5 millions d’euros. Big John est le plus grand tricératops connu : ses 8 mètres de long et son crâne de 2 mètres de large sont d’ailleurs inscrits au Guinness World Records. Bien que son prix de vente ne dépasse pas le record mondial détenu par “Stan le T-Rex” vendu à 31.8 millions de dollars aux enchères chez Christie’s à New York en 2020, il en établit un nouveau en Europe. L’acquéreur est un collectionneur américain. Cette acquisition privée souligne un problème : jamais des scientifiques, conservateurs et paléontologues ne pourront se permettre de débourser autant d’argent pour acquérir de tels objets. Ainsi ces trésors d’histoire pourraient échapper à la science et aux musées donc au grand public pour finir dans des collections privées.

La Joconde voit double

Le 9 novembre prochain, la maison Artcurial mettra en vente une copie de la Joconde de Léonard de Vinci. Cette reproduction a été découverte il y a six mois lors d’un inventaire familial dans les environs de Paris. Elle est estimée entre 150.000 et 200.000€, mais les prix pourraient rapidement monter. L’identité de l’artiste à l’origine de ce tableau est inconnue. Cependant il est daté aux alentours de 1600 et attribué à l’Ecole de Fontainebleau qui a justement accueilli La Joconde de Léonard de Vinci entre le règne de François Ier et celui de Louis XIV. Le tableau sera visible du 5 au 8 novembre dans les locaux d’Artcurial à Paris, avant sa mise aux enchères.

Trois statues romaines exhumées

Le 30 octobre, trois statues romaines très bien conservées ont été découvertes sous une église médiévale de Stoke Mandeville en Angleterre au nord de Londres. Elles ont été retrouvées sur le chantier du projet High Speed Two (ligne ferroviaire reliant Londres au nord de l’Angleterre) à côté d’autres artefacts romains. Les archéologues travaillant sur ce terrain pensent que le site serait un mausolée romain possiblement utilisé pendant la période saxonne puis détruit par les Normands à la construction de l’église St Mary juste au-dessus.

Bon retour au Bénin !

Le 9 novembre prochain, 26 œuvres conservées au Musée du Quai Branly vont être rétrocédées au Bénin par Emmanuel Macron. L’annonce de cette restitution avait été faite il y a trois ans puis validée par une loi en 2020. Ces œuvres, saisies par la France en 1892 dans le palais d’Abomey, appartenaient à l’ancien royaume du Danhomè (sud du Bénin). Cette première rétrocession arrive alors que le Sénat a déposé une proposition de loi visant à encadrer les restitutions futures. En novembre 2018 avait été remis au président de la République, un rapport sur la restitution des œuvres du patrimoine culturel africain. Ce rapport dénombrait 90.000 objets d’art d’Afrique sub-saharienne au sein de collections publiques françaises.

Anne-Charlotte Phan

GAlerie de la nouvelle Athènes – peintures et dessins du xixe

Au 22 rue Chaptal, à la Galerie de la Nouvelle-Athènes de Paris, Pierre-Antoine Demachy, Louis-Gabriel Moreau, Louis Boulanger et leurs compères du XIXe siècle vous attendent ! Une exposition sur la peinture du XIXe siècle s’y tient en ce moment et jusqu’au 12 novembre.

Les principaux courants picturaux de ce siècle en constante évolution sont représentés : des tableaux néo-classiques de Demachy ou Scheffer, à l’orientalisme d’Alfred Bramtot, en passant par l’impressionnisme de Paul Guigou… Les sujets sont tout aussi variés. Les scènes bibliques et les représentations de la Vierge succèdent aux représentations du siège de Paris par les Vikings. Les portraits représentent tour à tour Louis-Philippe et une courtisane et les paysages aux décors antiques laissent place au Tyrol italien. Tous les goûts seront contentés ! 

LE musee de Valence acquière un tableau de Paolo da San Leocadio

Le 26 octobre, une représentation du Christ portant sa croix de Paolo da San Leocadio a été acquise par le musée des Beaux-arts de Valence (Espagne). Cet artiste italien du XVe siècle a reçu la bénédiction de Rodrigo Borgia, futur Pape Alexandre VI, pour partir exercer ses talents à Valence où se constitua la majeure partie de sa carrière.

L’artiste présente le Christ portant sa croix comme un sujet religieux classique. Il l’a peint en plusieurs exemplaires, trois lui sont attribués et un quatrième est discuté. Alors que Paolo da San Leocadio composait généralement des triptyques, l’artiste aurait choisi de peindre le Christ comme figure indépendante. Dans cette peinture, la souffrance du Christ est pleinement exprimée et sa présence au premier plan la rend d’autant plus frontale pour le spectateur. Le sang ruisselant sur son visage et le poids de la croix lui faisant courber le dos renforce encore cette impression. Courez découvrir cette Å“uvre lors de vos prochaines excursions à Valence !

Antoine Brucker