Général Laure en parlant de Pétain en 1904 : Il a « Une fermeté de caractères et d’idées qui lui permet de n’être l’esclave d’aucun milieu ».
Education et formation
- Philippe Pétain est né le 24 avril 1856 à Cauchy-à -la-Tour (Pas-de-Calais) et mort le 23 juillet 1951 à Port-Joinville dans l’île d’Yeu (Vendée). Marqué par la défaite de 1870 et animé par la volonté de récupérer l’Alsace-Lorraine, il embrasse une carrière militaire en entrant à Saint-Cyr en 1876. Il entame une carrière lente mais régulière : sous-lieutenant en 1878, lieutenant en 1883, capitaine en 1890, commandant en 1900. Il devient lieutenant-colonel en 1907, et colonel en 1910.
- Alors qu’il s’apprête à prendre sa retraite à 58 ans, la 1èreguerre mondiale donne un autre tournant à sa carrière. Il s’oppose notamment aux idées du haut-commandement militaire de l’époque qui prône la charge d’infanterie baïonnette et l’offensive à outrance, lui préférant l’artillerie, et surtout, l’utilisation du feu : « le feu tue ».
Pétain, le vainqueur de Verdun : un mythe ?
- Au début de la guerre, Pétain, devenu général, est un officier parmi d’autres qui a connu quelques succès, notamment une percée dans l’Artois en 1915. Il entretient des relations difficiles avec Joffre. Ce dernier le jugeant trop défensif et trop gourmand en matériel.
- Pétain a la réputation d’être un général organisé, préparé, et méthodique. Il est donc désigné pour prendre la tête des armées à Verdun en février 1916. Arrivé à Verdun le 25 février, il apporte un grand soin à la logistique : munitions, armements, denrées, et met en place un roulement des unités, ce qui fera dire plus tard que les 2/3 de l’armée française sont passés à Verdun. La « Voie sacrée », terme donné par Maurice Barrès, est notamment aménagé à cet effet.
- Cependant, le général Pétain ne reste à Verdun que jusqu’au 1ermai 1916. C’est Robert Nivelle, commandant en chef des armées, qui va assurer le commandement à Verdun de mai à décembre 1916. L’historien Jean-Yves Le Naour explique que si le nom de Pétain est associé à Verdun à la place de Nivelle, c’est parce que ce dernier fut à l’initiative de la tragédie du Chemin des Dames de 1917 (30 000 poilus sont morts les dix premiers jours et plus de 200 000 en à peine deux mois). Il a pourtant reconquis de nombreuses positions que les Allemands avaient gagnées entre janvier et juin.
- En mars 1918, Philippe Pétain est très pessimiste face à l’issue de la guerre, ce que Georges Clémenceau lui reproche. Lors de la signature de l’armistice et de la remise du bâton de Maréchal, Clémenceau murmure à Foch : « Quand je pense que nous l’avons amener à la victoire à coups de pieds dans le cul ! ».