Avez-vous déjà entendu, dans les Hauts-de-France, un son de cloche s’échapper de grandes tours ? Ces-dernières ne sont pas des clochers, mais des beffrois dont le terme signifiant “donjon†vient du vieux-francique.
Leur construction remonte au Moyen-Âge, plus précisément au XIe siècle. A cette période, les marchands, par leur activité, rendent les villes du Nord plus attractives et permettent leur développement. Ainsi, ces villes obtenant leur indépendance administrative et économique, se soustraient peu à peu à l’influence des seigneurs et de l’Eglise. Par la construction de beffrois, souvent plus hauts que le clocher des églises ou les tours des châteaux, les villes montrent leur indépendance et leur puissance.
Au sein du beffroi, tout est fait pour accueillir les fonctions administratives de la ville : salle de réunion, salle des coffres, sentinelle, prisons… Même si chaque beffroi a son propre style architectural, son organisation est toujours la même et chaque étage a un but bien défini. La tour est érigée sur une cave surmontée d’une prison. En remontant, se trouve une salle dédiée aux réunions du conseil municipal et tout en haut, des cloches qui rythment la vie de la cité ainsi que la loge du guetteur et le chemin de ronde. Sur la façade du beffroi est installée la bretèche, le balcon duquel se font les proclamations au peuple.
Au fil du temps, les beffrois ont perdu leur utilité originelle mais restent au cÅ“ur du patrimoine régional. Lors des grandes fêtes, il est de coutume de jeter des objets ou des aliments du haut de ces tours. Par exemple, lors du carnaval de Dunkerque, les participants tentent d’attraper des harengs lancés du haut du beffroi de l’Hôtel de Ville et à Comines de grosses cuillères en bois, les “louchesâ€. Cette tradition remonte à l’époque des magistrats municipaux qui, lors des fêtes, jetaient toutes sortes d’objets.
En 2005, vingt-trois beffrois des Hauts-de-France ont été classés au Patrimoine mondiale de l’Unesco, s’ajoutant aux trente-deux beffrois belges déjà inscrits en 1999.