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Joséphine est le seul et unique Amour de Napoléon Ier, faisant d’elle une femme écoutée et à qui il refuse peu de choses. Elle profite de Versailles, de Trianon et de la Malmaison au long de sa vie d’Impératrice, mais vous allez découvrir ses débuts tragiques et son ascension fulgurante à travers son union avec le jeune Bonaparte, de cinq ans son cadet. 

Détail du portrait de Joséphine en 1801 par Gérard (Musée de l’Ermitage, Saint-Petersbourg) @gettyimages

Joséphine de Beauharnais ou Marie-Joseph-Rose Tascher de La Pagerie née le 23 juin 1763 aux Trois-Îlets en Martinique et morte le 29 mai 1814 au château de Malmaison à Rueil-Malmaison), est une grande femme de l’Empire, martiniquaise, libertine et première épouse de Napoléon 1er. Martiniquaise ? C’est ce qui est entré dans la légende!

Mais Rose est native de Sainte Lucie, nommée ainsi grâce à Sainte Lucie de Syracuse. Cette île, prenant part à un ensemble appelée îles au vent, particulièrement montagneuses. A seize ans, elle quitte ses îles pour rejoindre la France, en 1779, afin d’épouser le vicomte Alexandre de Beauharnais, libertin (ayant inspiré apparemment Choderlos de Laclos) et futur général des armées. Rose mène une vie de femme délaissée et assez malheureuse mais devient mère de deux enfants, Eugène et Hortense. Leur couple ne résiste pas au tempérament fougueux des époux et ils se séparent après la naissance de leur fille. Le dévouement de son ex-mari ne suffira pas à le faire échapper de La Veuve, et sa tête tombe en 1794, Rose devant le simple maintien de sa tête sur ses épaules au charme qu’elle fait opérer envers ses geôliers. Jeune mère veuve, elle prend part à de nombreuses expériences frivoles, qui la conduiront à un certain général Bonaparte. Épris mais pas amoureux, ils se marient en 1796 pour que Bonaparte puisse partir en campagne, en Italie ou ailleurs, à maintes reprises.

Jusqu’en 1788, date où elle repart sur ses îles, Joséphine mène une vie de courtisane grâce à sa belle famille lui fournissant un carnet d’adresses amplement fourni. En Martinique, il n’est rapporté que la Révolution a démarré qu’en 1790, elle repart donc en métropole et dit au revoir à sa famille pour la dernière fois. Son mari, le vicomte de Beauharnais, attend ses enfants et sa femme et poursuit sa carrière militaire jusqu’en 1793, date où il démissionne, et repart dans son fief, la Fierté Beauharnais. En 1794, il est suspecté de trahison en ayant aidé la fuite du Roi à Varennes et est exécuté. Joséphine, veuve, se retrouve emprisonnée pour complicité mais est relâchée après quatre mois dès la chute de Robespierre. Après quelques aventures en prison, elle retrouve ses enfants placés pendant cette période incertaine. Durant cette période appelée le Directoire, Joséphine reprend goût aux salons et rencontre Barras, l’intermédiaire de sa rencontre avec Bonaparte. Le 9 mars 1796 elle épouse le jeune général en chef de l’Armée d’Italie, encore Napolitain lors de son mariage, ce qui fait invalide l’acte. En 1802, ils se couronnent et rétablissent l’esclavage en Martinique. Beaucoup pensent à l’influence de la jeune Impératrice sur ce sujet. 

Devenue Joséphine, elle poursuit sa vie tranquillement et prend part aux mêmes activités que son feu et précédent mari, Bonaparte lui assurant des revenus amplement corrects. Elle prend pour amant un certain Louis Hippolyte Charles, tandis que Bonaparte revenant de sa campagne d’Égypte, pour se venger, s’entiche de La Grassini, exaspérant son épouse qui revient doucement à lui. Couronnée Impératrice des français en 1804, elle ne souhaite qu’une seule chose, rester dans l’Histoire, et demande même à David sur son tableau de la représenter elle plutôt que le principal intéressé, faisant un tollé général à la Cour et principalement chez sa belle-famille. Friande de toutes sortes de toilettes et de parures, elle ruine peu à peu le pays. Force de décision, elle conclut avec la noblesse de l’Ancien Régime des alliances, gardant l’esprit royaliste qui ne l’a jamais quitté. Elle fut répudiée par Napoléon en 1809, l’accusant de ne pas lui offrir le fils dont il rêvait, alors que nous apprendrons, bien plus tard, que c’était bien lui le principal concerné par ce problème.

L’impératrice Joséphine par Baron François Gérard

Son second mariage après la dissolution de celui de Joséphine le prouvera, puisque sa seconde épouse, Marie Louis d’Autriche, nièce de Marie Antoinette, eut seulement Napoléon II avec son mari. Joséphine se sent à son aise au Trianon de Versailles qu’elle affectionne particulièrement, en ordonne sa restauration dont elle ne pourra profiter que peu de temps, ceux-ci ayant fini la veille du remariage de Napoléon. Joséphine fut tout de même installée à la Malmaison où elle termine sa vie confortablement mais très esseulée. Joséphine fit tout de même son entrée dans l’Histoire puisqu’Hortense donna naissance à un fils, le futur Napoléon III, n’ayant donc aucun lien de sang avec Napoléon Ier.

Joséphine, femme aristocrate royaliste dans l’âme, a toujours attisé la curiosité, se hissant au sommet et plaçant ses enfants de son premier mariage au centre des attentions. Elle mena une vie pleine de rebondissements aussi dramatiques qu’inattendus et fut cette forte personnalité d’épouse absorbant les historiens encore aujourd’hui. Femme de pouvoir et d’influence, elle sut comment tirer profit de chaque opportunité qui s’offrait à sa destinée hors du commun. La belle Joséphine restera dans les mémoires comme étant l’Impératrice phare des français. 

Sources

Pour aller plus loin

Par Constance Jallot pour Héritages