En 1914, Verdun est une ville frontière entre la Champagne française et la Lorraine allemande. Pour cette raison, elle est enserrée dans une étroite ceinture de forts comme ceux de Vaux ou de Douaumont.
Dès le début de la guerre, elle est un point de tension et une zone d’affrontements. Sa position saillante et le fait que la ville soit un nœud ferroviaire ont entre autres décidé l’État-major allemand à y mener une offensive de grande ampleur. Celle-ci, dont l’histoire a déjà été écrite et racontée de nombreuses fois, débuta en février 1916 et dura dix mois. Elle fit plus de 300 000 morts et de 400 000 blessés, tous côtés confondus. Les combats y furent terribles, et presque chaque unité de l’armée française y combattit. Se mit alors en place une sorte de mémoire de Verdun, notamment avec une expression toujours célèbre et une chanson alors très populaire, Ils ne passeront pas. Cette formule été régulièrement réutilisée, notamment contre le fascisme en 1934, puis par les républicains espagnols lors de la Guerre civile ou plus récemment après l’attentat du 16 octobre 2020.
Un lieu de mémoire
Dès la fin du conflit et les années 1920, le site des combats, au nord de la ville, devint un lieu de commémoration et des monuments y furent dressés. Parmi d’autres, la situation de Douaumont est intéressante : les ruines du fort sont conservées et entretenues, et les travaux de l’ossuaire, sans doute le monument le plus impressionnant, débutent dès l’armistice et s’achèvent en 1932. Il s’agit alors d’une véritable nécropole nationale, rassemblant des milliers de tombes et les ossements de dizaines de milliers de soldats des deux camps. Le lieu sert de cadre à la mise en scène de la réconciliation franco-allemande entre le président François Mitterrand et le chancelier Helmut Kohl en 1984. Aux côtés des champs de batailles voisins, la ville de Verdun elle-même, la « capitale de la Paix », se fait fort de perpétuer cette mémoire et en 1993 fait de l’ancien palais des évêques de la ville un Centre mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de l’Homme.
Visiter Verdun
Éloigné d’environ 80 kilomètres de Metz, la ville de Verdun est accessible en TER ou en bus depuis la gare Meuse TGV. Il n’existe en revanche pas de navette qui permette d’accéder à Douaumont depuis la ville. Il est donc finalement sans doute préférable de visiter Verdun et ses alentours en voiture. La ville est par ailleurs relativement accessible car proche de l’A4. Une dizaine de minutes de voiture seront nécessaires pour aller de la ville à Douaumont. Faire ce trajet en voiture semble d’autant plus utile qu’il existe entre Verdun et Reims, le long de l’A4, quantité d’autres champs de bataille et lieux de mémoire, comme celui des tranchées reconstituées de la Main de Massiges, ou, plus proche de Verdun, celui de la butte de Vauquois.
Les prix de visite sont enfin très abordables, et un Pass Champ de bataille est proposé au public (ce Pass est malheureusement indisponible pour l’année 2021).
Liens utiles
Visiter Verdun et ses alentours : https://www.tourisme-verdun.com/
Le mémorial : http://memorial-verdun.fr/
Le Pass Champ de bataille : http://pass-champ-de-bataille.memorial-verdun.fr/
Le Centre mondial pour la Paix : https://cmpaix.eu/fr/
La butte de Vauquois : http://butte-vauquois.fr/
Par Paul Morelli pour Héritages