30/03/2022 | by HERITAGES_OFF
En une autre époque, le vapeur se serait élancé du bout du quai dans un vacarme familier à tous ses voyageurs, se mélangeant à la formule toute aussi familière du chef de gare : « Paris-Orléans, attention au départ ! ».
Faute de remonter le temps, l’association Héritages a décidé alors d’aller à sa rencontre. Mais, modernité oblige, nos voitures partent en plusieurs points de Paris et ses alentours sur les traces de Jeanne d’Arc.
L’immensité des plaines de la Beauce, ponctué par les flèches de Chartres le fut bien vite par celle de la cathédrale d’Orléans. A l’approche de la Loire, nous commençons à découvrir ce qui nous attend : la ville d’Orléans et son centre historique. C’est ici que les membres d’Héritages s’apprêtent à découvrir, apprendre pour mieux partager les faits de la guerre de Cent Ans incarnés par la ville séculaire.
La visite débute par la découverte de la Cathédrale Sainte Croix dont l’immense silhouette se détache de loin dans l’alignement de la Rue Jeanne d’Arc.
Ici Jeanne est partout, statufiée, dans les noms des rues et dans la culture populaire. Orléans lui rappelle son attachement lors des fêtes johanniques entre avril et mai. Processions, fêtes prennent place dans la ville et notamment autour de sa cathédrale. Sur sa façade occidentale, ses deux tours parmi les plus modernes des cathédrales françaises toisent le ciel et figurent la verticalité du lien divin avec les Hommes. Construites dans le style gothique flamboyant, elles sont la partie la plus moderne de la cathédrale qui a connu les sièges et les guerres de religion. L’intérieur fascine et rappelle le chœur de l’abbaye du mont Saint Michel par sa sobriété et son style. L’élancement et la verticalité laissent entrer la lumière dans l’édifice où les photographes s’affairent à trouver la perspective idéale. La déambulation dure mais le programme impose de sortir, les rencontres de l’après-midi s’annoncent déjà.
Après un déjeuner gastronomique et rapide, nous rencontrons au sein de l’Hôtel Cabu le spécialiste reconnu de Jeanne d’Arc, Olivier Bouzy. Monsieur Bouzy nous présente alors une exposition dédiée à la Pucelle d’Orléans qui nous fait découvrir des facettes inconnues de Jeanne d’Arc et sa place dans l’Histoire. C’est alors que l’on constate ses nombreuses représentations dans l’histoire de l’art notamment au moment de son inscription dans le roman national.
La visite de l’Hôtel se poursuit et l’histoire de la ville se mêle à celle de sa libératrice en 1429 et à celle plus large encore de la guerre de Cent Ans. L’histoire gallo-romaine est également présentée dans les collections de cet hôtel Renaissance à travers le trésor de Neuvy-en-Sullias. La passion de M. Bouzy nous emmène jusqu’à la maison de Jeanne d’Arc, reconstruite entièrement dans les années 60, où l’historien nous dévoile une bibliothèque impressionnante liée à Jeanne d’Arc. Un fac-similé du procès de la Pucelle qu’il nous présente nous plonge dans l’Histoire et ses détails. De la langue aux mœurs de l’époque, les colombages de la maison abritent un trésor culturel que nous découvrons qu’en partie.
Car voilà déjà venue l’heure de remercier notre hôte et de quitter Orléans, en laissant derrière nous la grisaille mais en emmenant des souvenirs chargés d’Histoire et de merveilles.
Alban Lamy